C’est devenu un rituel inévitable : à chaque rentrée scolaire se pose l’épidermique problème des cours particuliers ou, pour être plus concret et plus précis, comment le ministère de l’Education peut-il lutter contre les éducateurs (instituteurs et enseignants du secondaire) qui obligent leurs élèves, y compris les plus brillants, à recourir à leurs services et à s’inscrire aux cours qu’ils dispensent, le plus souvent, dans leurs domiciles privés, dès les premiers jours de la rentrée des classes et à des prix qui grimpent vertigineusement, d’une année à l’autre.
Et le ministre, ainsi que ses principaux collaborateurs, de se mobiliser, à chaque rentrée, pour crier, haut et fort, leur engagement irréversible à mettre un terme définitif au laisser-aller et au sentiment d’impunité qui règnent au sein de l’institution éducative au niveau de l’enseignement de base et de l’enseignement secondaire et bientôt à l’université, au point que les élèves et leurs parents et aussi les étudiants, dans un futur très proche, se trouvent les otages d’un système où ils doivent payer au prix fort des diplômes auxquels ils sont censés accéder sans aucune garantie de succès.
Les menaces proférées par le ministère de l’Education de suspension de trois salaires à l’encontre des enseignants qui obligeront leurs élèves à s’inscrire auprès d’eux pour recevoir les cours particuliers, même s’ils n’en ont pas besoin, peuvent être considérées comme audacieuses, courageuses et rassurantes quant à la décision des autorités publiques de rompre, cette fois, avec les anciennes pratiques qui privilégiaient le dialogue avec les contrevenants, l’implication des syndicats dans la sensibilisation des enseignants et, enfin, une prise de conscience commune qui libérerait, pour toujours, notre système éducatif de ce mal endémique qui le gangrène depuis des décennies.
Reste à s’interroger si ces mesures peuvent être appliquées dans les faits et la réalité et de quels moyens ou ressources humaines dispose le ministère de l’Education dans sa quête de confondre les contrevenants et d’établir qu’ils ont enfreint les mesures préventives.